Investir en SCI : quelles sont les étapes à suivre ?


Comment investir dans l'immobilier avec une SCI ?

Créer une SCI permet d’acquérir un bien immobilier à plusieurs, de mutualiser les apports, de simplifier la gestion du patrimoine, mais aussi de préparer une transmission avantageuse du bien aux héritiers. Que vous soyez en couple, en famille ou associé à des amis ou partenaires professionnels, la SCI offre des leviers fiscaux et patrimoniaux puissants, à condition d’en comprendre les rouages et d’en anticiper les contraintes.

Qu’est-ce qu’une SCI ?

La Société Civile Immobilière (SCI) est une structure juridique qui permet à plusieurs personnes, appelées associés, de détenir, gérer et transmettre un patrimoine immobilier en commun. Contrairement à l’achat direct en indivision, souvent rigide et source de blocages, la SCI offre un cadre souple et évolutif, tant dans la gestion que dans la transmission du bien.

Créée selon les articles 1832 et suivants du Code civil, une SCI est une Société Civile dont l’objet est essentiellement immobilier. Elle doit être composée d’au moins deux associés, qui peuvent être des personnes physiques ou morales. Ensemble, ils apportent un capital (en numéraire ou en nature) qui est converti en parts sociales. Ces parts définissent leur poids dans la société, tant sur le plan décisionnel que financier.

Chaque associé détient des parts proportionnelles à son apport. Ces parts ouvrent droit :

À un droit de vote en assemblée générale,

À un droit à l’information sur la gestion de la société,

À un droit aux bénéfices (loyers ou plus-values),

Mais aussi à une responsabilité illimitée, proportionnelle à sa participation, en cas de dettes non couvertes par le patrimoine de la SCI.

Un gérant — choisi parmi les associés ou désigné en externe — assure la gestion quotidienne de la SCI : achat, location, entretien, comptabilité, déclarations fiscales

Pourquoi investir en SCI ?

L’investissement en SCI séduit de plus en plus d’épargnants et de familles, non seulement pour sa souplesse juridique, mais aussi pour les bénéfices fiscaux et patrimoniaux qu’il permet d’optimiser. Voici les principales raisons pour lesquelles créer une SCI peut s’avérer judicieux.

Une solution pour investir à plusieurs

La SCI est idéale pour acquérir un bien immobilier à plusieurs, que ce soit entre amis, concubins, conjoints pacsés ou membres d’une même famille. Contrairement à l’indivision, elle permet d’éviter les blocages, grâce à un gérant désigné et à des règles de gouvernance définies dès le départ dans les statuts.

Un outil de gestion patrimoniale efficace

Investir en SCI permet de structurer la gestion d’un patrimoine immobilier : désignation d’un gérant, délégation des responsabilités, simplification des prises de décision. Cela en fait un outil particulièrement adapté à la gestion familiale d’un bien, comme une maison de vacances ou un immeuble de rapport.

La SCI est aussi un moyen de préparer la transmission du patrimoine en douceur. En donnant progressivement des parts sociales à ses enfants, les parents peuvent anticiper leur succession, réduire les droits de donation et éviter les tensions liées au partage d’un bien en indivision.

Une fiscalité optimisable selon les objectifs

L’un des grands avantages de la SCI est qu’elle offre le choix entre deux régimes fiscaux :

Impôt sur le revenu (IR) : les bénéfices sont imposés directement entre les mains des associés, au prorata de leurs parts. Ce régime est avantageux pour les foyers faiblement imposés et permet d’utiliser le déficit foncier pour réduire son impôt.

Impôt sur les sociétés (IS) : la SCI est imposée comme une entreprise. Ce régime permet d’amortir les biens, de reporter les déficits et de faire croître le capital dans la société, en différant l’imposition sur les dividendes.

Ce choix doit être anticipé avec soin, car le passage à l’IS est définitif.

Un levier de protection pour les concubins ou partenaires

La SCI permet aussi de protéger le conjoint survivant en cas de décès, notamment lorsqu’il n’existe pas de lien juridique fort (mariage, PACS). Des mécanismes comme la tontine, l’agrément ou le démembrement croisé permettent de garantir la jouissance du bien par le survivant, tout en respectant les droits des héritiers.

Les différents types de SCI

La SCI n’est pas un modèle unique : elle se décline en plusieurs formes juridiques, chacune adaptée à des objectifs spécifiques. Le choix du type de SCI est fondamental, car il impacte la gestion du bien, la fiscalité, et les perspectives de rentabilité. Voici les principales catégories de SCI à connaître.

La SCI de gestion (ou SCI classique)

C’est la forme la plus courante. Elle a pour but d’acquérir un bien immobilier pour le louer, notamment dans le cadre d’un investissement locatif. Elle est privilégiée par les familles ou groupes d’investisseurs souhaitant générer des revenus locatifs réguliers tout en évitant l’indivision.

Caractéristiques :

Location nue (non meublée) uniquement.

Fiscalité au choix : SCI à l'IR ou à l'IS.

Permet de déduire les intérêts d’emprunt et les travaux.

La SCI familiale

Destinée aux membres d’une même famille (jusqu’au 4e degré), cette SCI vise à gérer et transmettre un patrimoine familial. Elle est très utilisée pour la résidence principale ou secondaire, et pour anticiper une succession.

Avantages :

Transmission facilitée via les donations de parts sociales.

Possibilité de démembrement croisé pour protéger un conjoint ou un enfant.

Optimisation des droits de succession grâce à la décote sur les parts et aux abattements successifs (100 000 € par parent et par enfant tous les 15 ans).

La SCI d’attribution

Moins connue, cette forme permet l’acquisition ou la construction d’un bien immobilier en vue de sa division (en appartements, bureaux, etc.), puis de son attribution aux associés, en fonction de leur participation au capital.

Deux options d’attribution :

En pleine propriété, à la dissolution de la SCI.

En jouissance exclusive, selon les statuts.

Idéal pour les projets de copropriété entre proches ou investisseurs.

Il existe également d’autres types de SCI comme les SCI de construction-vente (SCCV) ou encore les SCI en jouissance partagée.

Les avantages d’un investissement en SCI

Investir en SCI présente de nombreux avantages, aussi bien sur le plan juridique, fiscal que patrimonial. Cette structure permet d’adapter l’investissement immobilier à des projets diversifiés tout en bénéficiant de souplesse dans la gestion et de leviers d’optimisation fiscale puissants.

Une gestion simplifiée et personnalisée

Contrairement à l’indivision, la SCI permet de :

Nommer un gérant chargé de la gestion quotidienne : encaissement des loyers, signature des baux, gestion des travaux, etc.

Définir dans les statuts des règles de gouvernance claires, ce qui facilite la prise de décision collective et évite les blocages.

Organiser la répartition des parts et des responsabilités selon les objectifs et les apports de chacun.

Une fiscalité modulable et avantageuse

La SCI offre un choix entre deux régimes fiscaux :

Impôt sur le revenu (IR) :

Chaque associé est imposé sur sa part des revenus.

Déduction possible des charges, intérêts d’emprunt, travaux.

Déficit foncier imputable sur le revenu global (jusqu’à 10 700 €/an).

Impôt sur les sociétés (IS) :

La société est imposée directement.

Possibilité d’amortir le bien, ce qui diminue fortement l’assiette taxable.

Permet de réinvestir les bénéfices dans la SCI sans imposition immédiate.

Astuce : Le régime IS peut être judicieux pour les foyers fortement imposés, car il permet de différer l’imposition personnelle.

Une transmission patrimoniale optimisée

La SCI est un outil redoutablement efficace pour anticiper une succession :

Transmission de parts sociales plutôt que du bien en lui-même : plus souple et plus discret.

Abattement fiscal de 100 000 € par parent et par enfant, renouvelable tous les 15 ans.

Décote sur les parts sociales du fait de leur faible liquidité : réduction des droits de donation.

Possibilité de démembrement de propriété (nue-propriété/usufruit) pour conserver la jouissance du bien tout en transmettant la propriété.

Les étapes à suivre pour investir dans une SCI

Investir dans une SCI peut se faire en créant une nouvelle société ou en rejoignant une SCI existante. Chaque option a ses propres modalités, avantages et contraintes. Voici les différentes façons de procéder, étape par étape.

Créer une SCI : les étapes clés

Rédaction des statuts

Les statuts sont le socle juridique de la SCI. Ils doivent préciser :

l’objet social (ex. : acquisition, location nue),

la durée de la société (max. 99 ans),

la répartition du capital,

le mode de nomination et de révocation du gérant,

les règles de fonctionnement (AG, cessions de parts, etc.).

Il est recommandé de faire appel à un notaire ou un avocat pour éviter toute ambiguïté.

Immatriculation de la société

La SCI doit être enregistrée au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) :

Dépôt des statuts signés,

Publication dans un journal d’annonces légales,

Formulaire M0 rempli.

Une fois immatriculée, la SCI reçoit un numéro SIREN, comme toute société.

Ouverture d’un compte bancaire

Un compte bancaire dédié à la SCI doit être ouvert pour gérer les flux financiers liés à l’activité immobilière (apports, loyers, charges, emprunts…).

Par NeoNotario
Publié le jeu. 5 juin 2025 à 10:29 - Mis à jour le jeu. 5 juin 2025 à 10:33